«Je suis impressionné», s'exclame le président Martelly
Wednesday, 09 May 2012 14:48
Le Nouvelliste

 

Haïti: Lundi 7 mai 2012. Il est 11 h 25 a.m. Le président Michel Joseph Martelly arrive à bord d'un hélico. Il foule le sol du parc industriel de Caracol en compagnie de l'ambassadeur américain Kenneth Merten et du ministre de l'Éducation nationale et de la Formation professionnelle, Réginald Paul. Tenue décontractée : chemise rayée, pantalon jeans bleu bottes. Il n'a pas effectué une visite surprise, car on l'attendait depuis son retour au pays après quelques jours d'absence pour des raisons de santé. Il n'y a pas eu de foule au parc industriel, mais des employés qui criaient vive Martelly!

Ce parc industriel s'étalant sur une grande superficie est situé à quelques mètres de la nationale conduisant à Trou-du-Nord, Terrier-Rouge, Fort-Liberté, Ouanaminthe et dans d'autres communes avoisinantes.

Le président Martelly s'est dit impressionné et même étonné de l'état d'avancement des travaux de construction du parc industriel de Caracol, une section communale de Trou-du-Nord. «Il y a six mois, j'étais ici; les travaux venaient à peine de démarrer. Maintenant, je vois qu'il y a de l'espoir pour ce département», a-t-il lancé. Sachant que cette initiative pourra faire des jaloux, le président pense que le mieux serait de construire un parc industriel dans chacun des dix départements. Cependant, il a cité le Sud, un département auquel il accorde beaucoup d'importance.

D'un air satisfait, le chef de l'État a expliqué à l'assistance l'importance du parc industriel dans le Nord-Est et le nombre d'emplois qui y seront créés. On remarque quatre (4) bâtiments déjà fin prêts : un atelier de couture, un entrepôt, une cantine et un dortoir. Ce dernier est occupé par des Coréens. C'est dans ce secteur que le président a été invité à se désaltérer. Les représentants de la compagnie coréenne Sae-A trading co en ont profité pour s'entretenir avec leur invité de marque.

«L'idée était de créer des emplois pour que la population de cette zone puissnt vivre et s'assurer d'un lendemain meilleur. Ce que vous voyez là est la première phase de la création d'emplois», dit-il. Mais lorsque la construction aura pris fin, vous irez dans un centre de formation pour apprendre à manier les appareils afin que vous puissiez travailler au parc industriel, a déclaré le président Martelly, s'adressant aux journaliers des départements du Nord et du Nord-Est travaillant dans la construction, dans l'électricité et autres. Ce parc industriel offrira des opportunités à tous dans une perspective de changement, a laissé entendre M. Martelly.

Pendant qu'il expliquait ce qui l'a amené à implanter le parc industriel à Caracol, certains journaliers haïtiens ont élevé la voix pour protester contre le salaire minimum de 200 gourdes par jour. Ils évoquent celui des étrangers -dont des Dominicains - qui dépasse largement le leur. Réagissant, le président Martelly les invite au calme. «Ce que vous voyez là est un début. Cela va augmenter au fur et à mesure. C'est un effort concerté par le gouvernement américain à travers USAID, l'État haïtien et d'autres partenaires.» Le premier mandataire de la nation en a profité pour leur faire savoir que « les compagnies qui viennent s'installer en Haïti prennent des risques parce que le pays n'offre rien quant à présent, en termes de sécurité, d'électricité, d'eau potable. Si elles y sont, ce n'est pas que nous soyons les meilleurs», a-t-il lâché.

Le président haïtien a lancé un appel à la compréhension et demandé aux Haïtiens de ne pas être trop exigeants. Au contraire, dit-il, «vous devez remercier Dieu pour avoir trouvé un début d'activités dans la zone». Il promis de faire de son mieux pour améliorer le sort des uns et des autres. «Mon rêve, poursuit-il, est de voir tout le monde au travail pour un lendemain meilleur.» Il dit vouloir lutter pour améliorer, dans la mesure du possible, le sort de tous les Haïtiens.

Dans la logique de développement qu'il prône, dans le Nord-Est, le premier mandataire de la nation a informé la population sur ce qui sera fait. On prévoit la construction d'un centre de santé, d'un hôpital à Caracol et d'un wharf à Fort-Liberté, dont le montant s'élève à 179 millions de dollars américains. Et déjà les Fort-Dauphinois se disent prêts à accueillir ce wharf qui va créer des emplois et contribuer au développement de la zone.

 

Jean-Robert Fleury